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Le 16 février, l’Ukraine et la France signeront un accord bilatéral sur les garanties de sécurité ; c’est dans ce but que le président Volodymyr Zelensky se rend demain à Paris. Cependant, non seulement le Bureau du Président ukrainien et le Palais de l’Élysée, mais aussi le Kremlin ont commencé à préparer la visite ; ce dernier décida de recourir à des provocations audacieuses.
Des preuves « irréfutables »
Depuis le 13 février, des robots russes et des pages de réseaux sociaux pro-russes ont commencé à diffuser sur Facebook, X (Twitter) et Telegram un faux message selon lequel l’Ukraine préparerait un attentat contre Emmanuel Macron. C’est probablement pour cette raison que le président français a été contraint d’annuler sa visite en Ukraine, prévue les 14 et 15 février. Un tel message aurait pu faire sensation au niveau international sans l’exécution extrêmement négligente de la provocation.
Le principal outil des provocateurs était une vidéo de 41 secondes d’un animateur de la chaîne de télévision France 24 présentant un reportage intitulé « La tentative d’assassinat contre le Président de la France a été déjouée ». Citant une source proche des renseignements français, l’animateur affirme que les dirigeants ukrainiens auraient planifié un attentat contre Macron pour « attirer l’attention de la communauté mondiale sur l’Ukraine et encourager une augmentation des livraisons d’armes à l’Ukraine ». Kiev aurait envisagé de rejeter la responsabilité sur la Russie, l’accusant de méthodes de guerre terroristes.
Le fait que la Russie recoure effectivement à des méthodes terroristes ne laisse aucun doute, mais le reste est totalement faux. Selon les experts, la chaîne de télévision France 24 n’a pas créé d’histoire de ce type ou d’un contenu similaire. La fausse vidéo a été générée grâce à l’intelligence artificielle. Cependant, les provocateurs ne se souciaient pas de la qualité : l’animateur d’une des principales chaînes de télévision de France a soudainement « parlé » avec des erreurs inhérentes à la traduction automatique, alors que ses expressions faciales (mouvements des lèvres, de la langue, des mâchoires) semblaient non naturels.
En outre, certains « documents » ont été diffusés sur Internet : à savoir des captures d’écran d’une conversation sur Telegram sur le projet d’assassinat de Macron, notamment que le commissaire de l’opération devait être Kyrylo Budanov, le chef de la Direction principale du renseignement. , et l’armée ukrainienne devait l’exécuter.
Comme indiqué dans les commentaires des robots, les captures d’écran auraient été fournies par des personnes de l’entourage de Valerii Zaluzhnii, l’ancien commandant en chef. Il aurait averti la partie française du danger car il craignait qu’en cas d’échec de l’opération, la responsabilité ne lui incombe. Cependant, le contenu du chat ne permet pas d’identifier les participants aux conversations. De plus, le texte montre clairement que ses véritables auteurs ne parlent pas ukrainiens.
Trace russe
Pourquoi cette provocation informationnelle devrait-elle être considérée comme d’origine russe ? La première publication de ce faux sur Telegram est apparue le 13 février sur la chaîne en langue russe @kotreal, intitulée « Kostian le chat – la chaîne officielle ».
Par la suite, d’autres chaînes en langue russe l’ont repris, comme @SchamanRahu, @sheyhtamir1974 (constamment impliqué dans les opérations spéciales d’information de la Russie ; plus tôt, nous l’avons couvert dans le document Votre dernière chance : l’histoire d’une PSYOP russe), etc. Même une analyse superficielle du contenu de ces chaînes montre qu’elles sont délibérément créées pour diffuser du contenu de propagande anti-ukrainienne. Presque simultanément, des comptes pro-russes sur Facebook et X (Twitter) ont repris le faux sur l’attaque contre Macron. Par exemple, cette dernière plateforme avait le faux partagé par @Sprinter99800, spécialisé dans la propagande anti-israélienne et anti-ukrainienne.
La motivation de la Russie est également évidente. La conclusion d’accords bilatéraux sur les garanties de sécurité avec les pays de l’OTAN renforce la position de l’Ukraine. Un tel accord a déjà été signé avec le Royaume-Uni, des négociations pertinentes avec les États-Unis sont en cours et un accord a été conclu avec le Danemark pour ouvrir des négociations. Il n’est pas surprenant que les progrès diplomatiques de Kiev provoquent une réaction hystérique à Moscou.
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